TAURANGA

Du 24 octobre au 22 décembre 2016

C’est à Tauranga, ville portuaire dans la région « Bay of Plenty », que j’ai posé mon sac pendant 2 mois. Laura et Marec avaient passé une semaine à l’auberge Apple Tree Backpackers et y avaient déjà créé de forts liens avec d’autres backpackers. Nos anniversaires respectifs étant le 25 et le 26 octobre, on a évidement choisi de retourné dans ce petit cocon pour festoyer.


Saroj, la manager néapalais de l’auberge, nous a chaleureusement accueilli et nous a attribué une chambre à 3 pour un prix réduit car on devait partager un lit 2 places avec Laura…on pensait tenir  1 semaine, on a tenu 2 mois. Marec sur le lit du dessus, et nous en dessous. Une petite chambre privative pour la team des français.

Mon appréhension de rentrer dans l’univers qu’avait créer Laura et Marec dans cette auberge a vite été oubliée. L’ambiance et les gens m’ont très vite mis à l’aise : bienvenue dans une mega coloc internationale. Un beau mélange de nationalités : Chili, Argentine, Allemagne, République Tchèque, Corée du Sud, Italie, Népal, Autriche et France. Cela nous a valu un joyeux anniversaire en 4 langues (certains étaient déjà couchés…)


La vie dans l’auberge a été synonyme de collectivité, convivialité, complicité et amitié.
Les moments partagés ont été nombreux : tous aux fourneaux, petit dej pancakes au soleil dans le jardin, barbecue, anniversaires, plage...
Nombreuses sont les personnes qui restaient un moment car la moitié travaillait. Les départs de certains et l’arrivée de nouveaux ont créés parfois des creux mais ce n’était que le temps du renouveau. C’est toujours stimulant de rencontrer des personnes de nouvelles nationalités (Afrique du Sud, Angleterre, Danemark…) avec des histoires diverses et variées. Les allemands et les français sont très nombreux en Nouvelle Zélande..."encore des allemands"...mais bon, normal n'est pas limité en nombre de PVT alors pourquoi s'en priver.
La rencontre est perpétuelle et les liens d’amitié créés font leur chemin avec la certitude qu’ils se recouperont  à un moment donné. J'ai passé beaucoup de temps avec Laura et Marec ce qui ne nous a pas empêcher de sympathiser, rigoler, danser, se lier d'amitié avec les autres !

L’avantage de cette auberge, c’est qu’on nous trouve du travail si l’on reste dormir ici. Le jour même de notre arrivée, quelques coups de téléphone, le contact d’un contractor…on commence à travailler dans 2 jours. Juste après nos anniversaires, c’est parfait.
Quel travail ? Dans les champs de kiwis bien sûr !
Levée à 6h30, départ à 7h30, début du travail à 8h.
Premier jour, arrivée dans une exploitation de kiwis, on signe le contrat sur le capot de la voiture du contractor (un indien à l’allure mafieuse). Et c’est partit pour 9h30 de travail dans les champs à enlever les bourgeons en trop.
Le rythme de la journée ne laisse pas beaucoup de temps à la relâche une pause de 15 minutes le matin et l’après-midi et 30 minutes pour manger. On ne travaille qu’avec des indiens (dont la femme du contractor). Cela sera différent quand on changera d’exploitation, plus importante, où l’on trouvera des backpackers et des kiwis à nos côtés. Au fur et à mesure des semaines, les discussions se font et on en apprend sur l’immigration des indiens en NZ, des difficultés, des aspirations, des rêves de chacun (argent, maison et femme pour la plupart). La majorité sont venus en visa étudiant alors qu’ils ont déjà un super niveau d’étude en Inde mais c’est plus facile pour venir et trouver un travail par la suite. Les études leur prennent 2 jours par semaine et ils travaillent le reste de la semaine dans les kiwis.
Les jours off sont uniquement quand il pleut (les kiwis peuvent s’infecter si on les coupe sous la pluie…non non ce n’est pas pour que l’on ne s’enrhume pas). On travaille donc 7 jours sur 7 dans l’idéal mais en réalité les semaines varient entre 4 à 6 jours de travail.
Les épaules, la nuque et le dos s’habituent à la position peu naturelle et répétitive que l’on leur impose. On aura donc fait différentes tâches durant notre 1 mois et demi de travail : thinning (sélection des bourgeons), skeezing (pincer les fleurs à l’extrémité des nouvelles pouces), coupe des arbres mâles, pruning (coupe des branches, gestion de l’ensoleillement). Bref…on n’a pas faibli du sécateur !
On rencontre des gens qui on aussi travaillé dans les packhouse (les usines)…on s’estime heureux d’être en extérieur. Contrairement à des copains, on travaille non stop (pas de semaine off), on a dégoté le bon contact. Oui parce qu’ici, on te prévient à 20h30 le soir (par texto) du lieu et de l'heure à laquelle tu travailles (ou pas) le lendemain. Les salaires sont aussi versés à la semaine, tout une autre organisation.
Les jours off et les dimanches (au début, on s’octroyait les dimanches off quoi qu’il arrive), c’était courses, laverie, cuisine…et parfois baignade !

Tauranga se trouve en bord de mer et tout près du Mount Manganui, lieu connu comme station balnéaire et pour la pratique du surf. Tout âge, tout niveau (dont du très bon), les kiwis vont tous à l’eau défier les vagues ! Les bars alentours sont très sympas et les boutiques design…c’est un peu le coin bobo. On n’y est jamais allé en soirée car ça obligeait à prendre la voiture mais l’ambiance doit y être bien animée.
Nous, on allait dans le centre de Tauranga au Corner Stone. Bar favori pour l’univers qui s’en dégageait : concert live (tendance rock), mélange entre locaux (kiwis et maoris) et backpackers, pas prise de tête… Tout le monde danse sans complexe. Il faut tout de même (comme partout en NZ), ne pas oublier son passeport pour entrer. Bref, c’était notre endroit privilégié pour nos soirées.

Comme vous avez pu le lire, je n’ai pas vraiment eu le temps de m’ennuyer.

Tauranga restera une ville importante dans mon séjour en Nouvelle Zélande.
Demain, départ vers de nouveaux horizons !